La perte d’audition chez l’enfant
Les étapes du développement de l’ouïe et de la compréhension de l’enfant
Avant la naissance
Des observations de réactions comportementales des stimulations auditives ont permis d’établir que le fœtus peut entendre à partir du 6ème mois de grossesse.
0-4 MOIS
À la naissance, le bébé sursaute aux sons brusques et forts, il les localise en bougeant la tête.
5-6 MOIS
Son attention se développe, il reconnaît des sons familiers et commence à en reproduire.
Il réagit aux bruits, plus délicats, émis derrière lui en tournant la tête dans leur direction.
6-12 MOIS
Les premiers mots simples sont émis, la compréhension s’améliore.
12-18 MOIS
Il comprend des phrases simples.
Le langage s’enrichit : 20 à 50 mots sont maîtrisés, voire des phrases courtes.
24 MOIS
L’enfant peut maîtriser jusqu’à 150 mots, compréhensibles par les adultes.
Les signes d’une perte auditive chez l’enfant
Certains comportements chez l’enfant peuvent témoigner d’une perte auditive :
• Un sommeil trop calme.
• Un besoin de vous faire répéter plusieurs fois.
• Aucune réaction à l’appel du prénom.
• Une difficulté à localiser la source sonore.
• Une sensibilité accrue à des signaux autres que sonores, visuels ou tactiles.
• Un retard de langage important.
• Un babillage qui se raréfie voire qui s’arrête.
En grandissant, d’autres signes peuvent vous alerter sur une éventuelle perte d’audition de votre enfant.
• Un niveau sonore élevé pour comprendre la télévision.
• Une difficulté à comprendre des instructions orales.
• Une tendance à l’isolement.
Bien entendu, seul un O.R.L. pourra établir un diagnostic.
Les tests réalisés par l’O.R.L. sont adaptés à chaque âge et parfaitement indolores. Une prise en charge précoce, associée aux progrès technologiques et à un accompagnement sur-mesure sont les meilleures solutions pour préparer l’avenir de l’enfant souffrant de trouble auditif.
Chez le bébé
L’examen néo-natal consiste à faire entendre au nouveau-né des sons brefs d’intensité croissante afin d’observer son comportement : clignement des yeux, arrêt des mouvements spontanés, arrêt de la succion, déviation lente de la tête, sursaut, pleurs,...
Chez l’enfant
Le test d’audition le plus fréquent est l’audiométrie : il sert à définir le plus faible niveau sonore perçu par l’enfant, grâce à un haut-parleur ou un casque.
Pour les plus jeunes, on peut, par exemple, prétendre que le son émis vient d’un jouet et, dès que l’enfant en est convaincu, produire un son et attendre que l’enfant se tourne vers le jouet. Plus tard, tous types d’activités permettant une règle de jeu sont mises en place, en présence des parents, afin de tester les réactions de l’enfant.
Pour cela, le professionnel peut s’aider d’un matériel de conditionnement (jouets sonores, etc.) qui permet de tester de façon ludique les réactions aux stimulations présentées. Le dépistage chez l’adolescent est plus simple et semblable à celui de l’adulte.
Les réponses obtenues sont reportées sur un audiogramme : graphique permettant de présenter et d’analyser les résultats des tests.
Au quotidien, quelques mesures simples permettent d’adapter l’environnement sonore et pour faciliter l’apprentissage et l’épanouissement de l’enfant :
Optimiser les conditions d’échange
Privilégiez les situations de calme pour discuter avec l’enfant, réduisez le bruit ambiant et prenez en compte les sons de votre maison lorsque vous communiquez avec lui. Par exemple, évitez de lui parler à côté d’un appareil électroménager en marche, éteignez la télévision pendant les repas...
Veillez à vous mettre face à lui pour lui parler, à la lumière, pour qu’il voit mieux vos lèvres, votre expression...
Pensez également à capter son attention avant d’engager la discussion et à l’appeler par son prénom pour créer un contact visuel.
Maintenir l’éveil en tenant compte du rythme de l’enfant
Pensez, surtout pour les tout-petits, à adapter les jeux (prenez conseil auprès d’un orthophoniste). Cependant, laissez-le avancer à son rythme tout en maintenant votre attention, sans tenter de comparer ses progrès à ceux des autres et gardez une attitude positive. Il est primordial de mettre en valeur les aspects de sa personne qui le rendent unique sans stigmatiser son trouble.
Informer l’entourage familial et pédagogique
Au quotidien, les équipes d’encadrement jouent un rôle important dans le développement de l’enfant et son épanouissement. Quelques mesures dans le cadre scolaire permettront d’améliorer le quotidien des enfants souffrant de malentendance :
Privilégiez un endroit pour que l’enfant entende et profite des indications visuelles données par l’enseignant ou l’éducateur, c’est-à-dire dos à la fenêtre, à 1/3 de la longueur de la salle (par rapport à l’enseignant).
Parlez naturellement et clairement, sans exagération pour ne pas stigmatiser l’enfant et demandez également à d’autres élèves s’ils ont bien entendu en évitant de trop se focaliser sur l’enfant malentendant.
L’appareillage auditif chez l’enfant
Les aides auditives apportent leur pleine efficacité dès lors que l’enfant est suivi par un médecin O.R.L., un audioprothésiste et un orthophoniste et qu’il bénéficie du soutien familial et de son entourage. Grâce à ses appareils auditifs, l’enfant peut progressivement découvrir de nouveaux sons. Plus il les portera, plus il en tirera profit.
Les oreilles des enfants grandissent régulièrement, il est donc important de vérifier que la taille de l’embout des appareils auditifs reste adaptée. Un Larsen (sifflement intempestif émanant de l’appareil) peut se produire lorsque le son s’échappe de l’oreille et est amplifié à nouveau par le microphone. Ceci indique que l’embout ne convient plus et qu’il faut le changer.
L’audioprothésiste Entendre accompagne l’enfant et ses parents, au quotidien, du premier rendez-vous à la phase d’adaptation, pour veiller au fonctionnement optimal de ses aides auditives.